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Chaque année, de nouveaux mouvements et modes de pensée font leur apparition dans le monde du travail. Souvent bienveillants et motivants, ils peuvent parfois ne l’être qu’en apparence. Parmi ces fausses bonnes idées, vous avez peut-être entendu parler de la Hustle Culture.
La hustle culture, également connue sous les noms de culture de l’agitation, culture du burnout ou encore productivité toxique ; consiste à normaliser un dévouement total à une sphère de sa vie au détriment des autres. La sphère professionnelle étant bien souvent celle qui est privilégiée. Ce mouvement prône une course effrénée et souvent malsaine à en faire toujours plus ; en un minimum de temps et avec intensité.
On pourrait croire que l’idée n’est pas mauvaise. Puisque le travail est pour beaucoup une motivation quotidienne et détermine notre place au sein de la société. Cependant, à trop se vanter et à force de conseiller et de témoigner sur leurs parcours incroyables ; les Hustlers (les pros du mouvement) ont fini par véhiculer l’idée qu’on ne peut être efficace qu’en étant overbooké. Aujourd’hui, plusieurs enjeux du travail sont reliés à cette culture. Épuisement professionnel, hyper connectivité, bureaucratie écrasante, etc.
Que dit vraiment la Hustle Culture ?
La Hustle culture nous enseigne finalement que le surmenage est le seul moyen de gagner le respect de nos pairs et que si l’on ne consacre pas chaque minute de notre journée à faire quelque chose de productif, nous n’avons sans doute pas ce qu’il faut pour réussir. On pourrait même pousser cette idée encore plus loin en se demandant si les gens qui ne font pas d’heures supplémentaires travaillent réellement.
Si un travail intense est souvent nécessaire et que des périodes de rush peuvent arriver, être surmené au point de ne plus avoir une seconde pour soi est totalement néfaste et contre-productif sur le long terme.
Comment reconnaître les Hustlers ?
Nombreux sont ceux qui se sont emparés du mouvement pour se construire une image de travailleur parfait sur Internet. Ces individus, qui pensent que le travail fait d’eux ce qu’ils sont; et que l’acharnement leur garantira le respect et moultes éloges, passent souvent leur temps à se vanter de leurs longues heures de travail ; de leurs courtes nuits de sommeil. Et insistent sur leurs sacrifices quotidiens tout en rappelant que leur job, c’est leur vie.
A première vue, on pourrait se dire qu’ils sont chanceux car ils sont passionnés par leur emploi. Mais alors pourquoi passent-ils un temps fou à montrer qu’ils sont épuisés mais qu’ils ne lâchent rien ; qu’ils boivent 30 cafés par jour et font partie de la team « Le sommeil c’est pour les faibles et c’est une perte de temps » ?
Ont-ils plus de mérite parce qu’ils ont fait plus de nuits blanches ? D’ailleurs, qu’est-ce qui prouve que tout cela est vrai et qu’il ne s’agit pas de petits mensonges visant à paraître plus méritants ? Rien, car les réseaux sociaux, même professionnels, restent des lieux d’images où l’on aime parfois se pavaner et prouver qu’on est le plus fort.
En surface, cette culture prône une idée qu’on connait tous. Celle qu’on peut tout réussir si l’on se consacre à 100% à son travail. Mais le travail n’est parfois pas le seul facteur de l’équation, et malgré tous les efforts du monde, il arrive que l’échec soit la seule issue. (Évidemment, les partisans de la Hustle culture vous diront que l’échec n’est pas dans leur vocabulaire car ils sont persévérants et ils concluront probablement avec la citation de Nelson Mandela, « I never lose. I either win or learn », en français “je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”).
Si l’on résume, cette culture se caractérise par une quête de l’ultra performance, une éthique du travail obsessionnelle et une surproductivité constante.
Travailler plus pour être plus efficaces ? Quelles sont les conséquences de la hustle culture ?
Premièrement, rappelons que travailler dur est différent du surmenage. Travailler dur est bon pour notre estime de soi et notre position dans la société. Le surmenage, en revanche, a des conséquences néfastes pour notre santé mentale ET physique. Lorsque le travail occupe tout notre temps, toutes nos listes de choses à faire et dicte entièrement notre vie, on souffre socialement, émotionnellement et spirituellement.
Concrètement, cette dépendance au travail est associée à une multitude de risques comme l’hypertension artérielle, le stress chronique, la consommation excessive d’alcool, la fibrillation auriculaire, les maladies cardiovasculaires et la dépression, pour n’en nommer que quelques-uns.
Comment ne pas tomber dans le piège de la hustle culture ?
- Comprenez ce qui est bon pour vous et votre bien-être. Le surmenage entraîne un épuisement professionnel et des problèmes de santé. Tâchez de vous éloigner des personnes qui ont un comportement toxique pour votre équilibre. Ces personnes ne sont pas de mauvaises personnes. Mais comme sur les réseaux sociaux, il faut parfois se “désabonner” de certaines personnes qui nous font plus de mal que de bien.
- Fixez-vous des limites dans vos tâches quotidiennes, en définissant une TO DO réalisable. Dans un laps de temps réaliste et en ayant des heures de travail saines.
- Prenez régulièrement des pauses qui sont nécessaires pour que le cerveau reste productif au fil de la journée.
- Coupez-vous des personnes toxiques qui vous font culpabiliser de prendre 10mn de pause dans votre journée ou de poser des jours de congés (jours que vous avez acquis… en travaillant !). Vous ne devriez pas vous sentir coupable de prendre du temps pour vous reposer et repartir sur des bases saines.
Si cet article vous a intéressé, n’hésitez pas à jeter un œil à notre article sur la productivité.
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