Le plan américain : a star is born
C’est le plan mythique du cinéma à plus d’un titre. Déjà parce qu’il y a « américain » dans son nom et lorsqu’on parle de cinéma, on a bien souvent le pays de l’Oncle Sam qui vient en tête. Et lorsqu’on parle cinéma américain, le western est l’un des genres les plus emblématiques. Clint Eastwood est cadré du haut de la tête jusqu’aux cuisses, sa cigarette au bec, un poncho négligemment posé sur l’épaule et son port flingue à la taille. Voila l’image d’Épinal qui nous vient lorsqu’on parle de nos voisins outre-Atlantique. Et c’est précisément cette image qui symbolise à merveille le plan américain.
Pendant l’âge d’or du western (1930 -> 1960), ce type de cadrage était privilégié par les réalisateurs, au détriment de plans plus serrés, car ils pouvaient mettre en valeur les armes à feu portées à la ceinture.
Varier les plans, à quoi bon ?
L’anecdote qui va bien
16:27 – Réunion de pré production :
Le client : Alors il faudrait filmer Jean-Michel en train de se balader dans les couloirs et présenter ses collaborateurs.
Nous : Pas de problème. Quel message voulez-vous faire passer à travers cette vidéo ?
Le client : Je ne vois pas le rapport
Nous : Si on souhaite donner une image de proximité entre JM et ses équipes, il faudrait le cadrer en plan américain avec une ligne de mire à hauteur d’épaule pour le mettre à la même hauteur que ses collaborateurs. Mais si on souhaite donner à Jean-Mi une posture plus hiérarchique, on va le suivre en plan moyen, un poil en contre plongé pour lui donner plus de prestance, puis on resserre en gros plan lorsqu’il s’adresse à quelqu’un pour gagner en contenance.
Le client : … On ne peut pas juste le filmer ?
Nous : 😑
Plan américain cinéma
Les différents plans et leurs fonctions
Car oui, il faut savoir que pour une production vidéo, le cadre choisi par le réalisateur influe sur le message qu’il souhaite faire passer.
Commençons pas le commencement et définition certains termes de manière simple :
Le cadre Plan américain cinéma
C’est la limite d’une image. À l’instar d’un tableau autour duquel on installe un cadre pour le tenir et parfois le sublimer, en audiovisuel on pose son cadre pour définir les limites de l’image. Tout ce que l’on voit dans ce cadre va s’appeler le champ, par opposition au hors champ qui est tout ce qu’on ne voit pas mais qu’on imagine grâce au champ. Plan américain cinéma
Plan :
Prise de vue comprise entre le moment où on déclenche la caméra et quand on l’arrête. Entre le fameux ACTION et le non moins prestigieux COUPEZ.
Le champ :
la portion de l’espace visible à travers l’objectif d’une caméra et limité par le cadre.
Le contrechamp :
Prise de vue opposée au champ. Lors d’un dialogue par exmple, on voit un personnage parler à quelqu’un, puis on change de plan pour voir son interlocuteur lui répondre. À la manière de spectateurs de tennis qui tournent la tête pour suivre la balle, ici la caméra suit le dialogue en fonction de qui parle.
Le hors champ :
Ce qui n’est pas montré à l’image mais suggéré par le champ. Par exemple lorsqu’on voit un personnage sortir du cadre, puis on entend ce qui lui arrive sans le voir. Le réalisateur peut ainsi suggérer des images que le spectateur va lui-même créer dans sa tête.
Plan américain cinéma
Maintenant que les bases sont posées, revenons à nos moutons, les plans du cinéma.
Plan général :
Il montre l’environnement global de la scène. Il permet aussi de comprendre l’environnement global. Il est important lorsque l’on veut situer l’action. Le spectateur peut plus facilement se projeter sur l’univers dans lequel évolue le film et avoir des repères pour la suite de la naration..
Plan d’ensemble :
Plus resserré que le plan large, il montre un groupe ou un personnage placé dans une partie du décor.
Plan moyen :
Il montre un personnage en pied et permet notamment d’avoir un aperçu physique global d’un personnage. En quelques secondes, on comprend souvent qui il est ou peut être. La posture, le style vestimentaire, son environnement proche, sa taille, …
Plan américain :
Le personnage est cadré jusqu’aux cuisses. A l’époque, ce type de cadrage était privilégié par les réalisateurs, au détriment de plans plus serrés, car ils pouvaient mettre en valeur les armes à feu portées à la ceinture.
Plan taille :
Il permet de voir les bras des personnages ce qui appuie une posture.
Plan poitrine :
Vous avez compris l’idée…
Gros plan :
Il isole une partie du personnage ou du décor : visage, main , porte … C’est le plan de l’émotion. On peut appuyer un sentiment et capter des émotions à travers les visages. NB: Si le gros plan porte sur un objet, on parlera alors de plan serré.
Très gros plan :
Il met en valeur un élément extrêmement précis : regard, doigt, téléphone … Il permet de mettre en évidence ce que l’œil ne peut pas bien voir à l’échelle réelle.
Tous ces plans n’ont pas une seule vocation. Sont présentées ici les vocations premières, mais chaque réalisateur peut jouer avec ces codes et les déconstruire. Un très gros plan peut par exemple servir à cacher une transition entre 2 scènes (gros plan sur un oeil, on dézoome et on se retrouve ailleurs).
Il existe évidemment une multitude de plans et d’échelles mais ces 8 valeurs de plan couvrent une bonne partie des oeuvres audiovisuelles.
Et vous, quel plan vous parle le plus ?
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